Se sentir relié.e aux autres

Chères femmes, chers hommes,

J’ai du retard dans l’envoi de ma lettre mensuelle. J’ai dû faire face à des soucis informatiques qui au final étaient du ressort uniquement de la technique ! Cette difficulté m’a fait traverser des moments où je me suis questionné sur mes inaptitudes, où j’ai ressenti de l’impuissance, sollicité de nombreuses aides, patienté en faisant confiance … L’expérience fût forte d’autant plus qu’elle m’a empêché d’être en lien avec vous alors que je ressentais vraiment le besoin de vous écrire. C’est donc cette thématique dont j’ai envie de vous parler aujourd’hui qui rejoint un débat passionnant que j’ai écouté sur l’écoféminisme.

Le monde dans lequel nous vivons, détruit le sens vital de l’interdépendance c’est-à-dire se sentir lié aux autres. Nous sommes toujours plus séparés (les masques, le confinement en témoignent), nous mettons à mal la confiance que l’on avait envers les autres en cultivant un individualisme égoïste qui produit, il faut bien le dire, une forme d’impuissance. Et souvent une perte de confiance en soi où les peurs ne sont pas loin.

Pour nous relier, nous avons besoin de nous réapproprier ce dont nous avons besoin. Le débat est vaste et je m’en tiendrai simplement à faire le lien avec ce qui m’anime. Nous avons besoin de croire en nous et j’observe combien, nous avons renoncé à notre propre puissance. Un des chemins pour la retrouver, et nous sommes de plus en plus nombreux à le dire (je l’ai expérimenté durant ces jours d’attente et l’expérimente tous les jours), est celui du corps. Pour moi, la méditation et l’écoute du corps (sensations, émotions, intuition …) sont une aide précieuse. Nous avons chacune, chacun nos solutions pour accéder au corps. Vous qui me lisez, vous êtes probablement en chemin. D’autres sont en recherche pour accéder à cette forme de distanciation d’avec notre mental qui tourne à plus de 60 000 pensées quotidiennes. Nous libérer du mental devient comme une urgence, un besoin vital. Ça ressemble à une respiration profonde qui nous permet d’être là, présent.e à soi et aux autres. L’approfondir nous amène des clés de compréhension.

Être liés aux autres, c’est aussi s’entraider sans se mettre en compétition. Ça passe par des espaces d’échanges, de coopération, de partage, basés sur la confiance, la bienveillance, avec une vraie sororité/fraternité. Ce sont là essentiellement les valeurs du féminin qui sont en jeu. L’expérience est source d’enseignement et souvent joyeuse et je le vis très régulièrement au travers des ateliers que je vous propose. Nous pouvons observer qu’en ce moment tout cela nous manque.

Enfin, j’évoquerai un dernier point et non des moindres. Celui de la confiance entre les femmes et les hommes. Les témoignages que je recueille évoque la distance entre nos genres, des séparations qui sont souvent douloureuses, conflictuelles et beaucoup d’incompréhension. Faire séparément ou contre l’autre genre, n’est pas un idéal. Retrouver les voix du dialogue et de l’entraide nous enrichit et pour se faire :
« Une des actions les plus apaisantes et puissantes que vous puissiez accomplir pour intervenir dans ce monde tourmenté, est de vous lever et de révéler votre âme !

Cette phrase est tirée d’une texte récent de Clarissa Pinkola Estés « Femmes qui courent avec les loups »

A chacune et chacun de trouver les clés des portes à ouvrir.

Très amicalement

Colette